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Le "terroir"

 

    Par "terroir", j'entends les données physiques qui ont, bien entendu, une importance majeure pour l’acclimatation.

    Je veux parler de l’exposition, du climat et du sol

    Le jardin est situé sur ce qu’on appelle les terrasses de la Garonne, sur la troisième précisément, la plus éloignée de la rivière (non, la Garonne n’est pas un fleuve !) et la plus haute, aux confins des collines du Gers. Le village de Galembrun s’adosse sur la face sud d’un petit relief  et domine vers le sud et le sud est la plaine Toulousaine, offrant une vue de plusieurs dizaines de kilomètres au-delà des coteaux de Castelnau d’Estretefonds.  Au nord, derrière ce relief se creuse la profonde vallée du ruisseau Le Marguestaud

    Cette configuration ne permet pas de parler réellement de microclimat mais offre au jardin une protection sensible aux flux de nord, la pente légère évite l’accumulation de l’air froid, déjà bien piégé par la vallée, lorsqu’il n’y a pas de vent. L’exposition plein sud permet de profiter du moindre rayon de soleil pour s’installer en terrasse  quelle que soit la saison.

    En revanche cette disposition rend l’endroit particulièrement exposé au vent d’Autan, parfois dévastateur mais jamais froid. Différentes plantations de cyprès chez mon voisin et d’eucalyptus chez moi tempèrent quelque peu les ardeurs de ce fameux « vent des fous »

    Chacun sait que la France est divisée en différentes zones climatiques : méditerranéenne, océanique continentale et montagnarde, avec toutes leurs variantes altérées ou dégradées. La plaine du Sud-Ouest bénéficie d’un climat qui lui est spécifique : entre Pyrénées et Massif Central, méditerranée et océan, il a un peu les caractéristiques  du méditerranéen altéré pour les températures et celles de l’océanique dégradé pour le régime de précipitation. En bref, sans rentrer dans les détails, il y fait plutôt chaud, très chaud l’été, peu froid l’hiver mais avec une certaine variabilité selon les années qui ne met jamais à l’abri d’une brève pointe à -10°, pas souvent heureusement ! les précipitations y sont peu abondantes comparées au proche piémont pyrénéen mais assez bien réparties avec un régime océanique hivernal et orageux méditerranéen l’été.

    La sensation d’humidité hivernale est donc plus due aux brouillards fréquents dans le bassin de la Garonne et aux sols argileux qui peinent à ressuyer qu’au réel régime des précipitations.

    Et on en vient au point où le bât blesse : le sol ! Je parle là du jardin lui-même, pas de la région qui est assez hétérogène sur ce point

    On est loin des limons noirs de la première terrasse : ici c’est l’argile, pure ! Certes relativement humifère et plutôt fertile sur une vingtaine de centimètres, voire moins…mais posée sur un béton de galets de toutes tailles, compacté par le temps, aux interstices scellés à l’argile (encore !). Ce béton s’appelle localement le « grep » et son seul nom grince et racle comme les outils qui essaient en vain de le creuser. L’argile sèche l'été, devenant béton elle même, rendant le sol impossible à travailler. Des crevasses s'y forment, parfois importantes (il m'est arrivé d'y glisser un bras ) emportant l'eau d'arrosage vers des abysses insondables et surtout inutiles au jardin. La même argile se gorge d’eau l’hiver, tout drainage étant exclu par le grep au point que les bottes s’enfoncent profondément dans la pelouse.

  Et ce sol hivernal gorgé d’eau, nous verrons ailleurs qu’il complique bien les choses pour le maintien de nombreuses exotiques.

 

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